Ridge Racer Type 4: Naked Glow

 La série Ridge Racer est une découverte tardive pour moi. La grande série de jeu de course qui m'a marqué sur Playstation, c'est Gran Turismo. Le premier épisode fut un choc monumental dès le CD de démo enfourné dans la console. Le réalisme, le design, le choix de véhicule exotique et pointu, tout cela était un vrai régal pour l'amateur de voiture sportive que j'étais, et suis encore d'ailleurs. Alors quand en fin d'année 99 je mets la main en occasion sur Ridge Racer 4éme du nom, il me tombe très vite des mains. Véhicules fantaisistes, conduite arcade, je sentais une terrible limitation par rapport à mon maitre étalon. Il m'a fallu regarder l'excellente vidéo sur Kohta Takahashi  par l'équipe de Merugezu pour me redonner l'envie de reprendre en main le dernier opus Playstation des Ridge Racer.

Et là c'est la claque monumentale, je me demande même comment j'ai pu passer à coté de ce jeu tant il cumule un nombre improbable de qualité à tous les niveaux. Plus je vieillis et plus je suis sensible à l'ambiance qui peut ressortir d'un soft, et de ce point de vue RR4 est un summum dans l'habillage visuel et sonore.

Dans RR4, tous les menus sont extrêmement stylisés et soutiennent le design du jeu grâce à une charte graphique évoquant une ambiance électro/clubbing typique de la fin des années années 90-début 2000. On retrouve des couleurs flashy, principalement du jaune, associé à des liserés noirs. Les logos sont également très travaillés, et l'ensemble rappelle les designs de "The Designers Republic"que l'on retrouve par exemple sur Wipeout. Les images parlant d'elles mêmes je remets une petite sélection de screenshots in-game pour apprécier la qualité du travail de Namco.




Les Ridge Racer sont réputés pour leurs B.O. de grande qualités, et R4 ne déroge pas à la règle c'est même un pur bijou grâce au travail fantastique de la Namco Sound Team (Kohta Takahashi, Hiroshi Okubo, Asuka Sakai, Tetsukazu Nakanishi, et Koji Nakagawa). Ils délaissent la musique orientée rave/techno un peu bruyante des épisodes précédents pour s'approprier les sons électros du moment et partir sur des styles qui vont du funk, à l'UK garage en passant par de la House ou de l'Acid Jazz. Le résultat, c'est des pistes très variés mais toujours rythmés, jamais lassante et qui accompagnent parfaitement les courses mais aussi les déplacements dans les menus. Namco sortira en CD le soundtrack dès 99, et c'est juste une perfection. Je suis assez rarement conscient de la musique dans les jeux de sports ou de course, mais celle de RR4 est marquante. La piste d'ouverture pendant l'intro "Ridge Racer (One more win)" sur laquelle Kimara Lovelace pose sa voix, est toujours un plaisir à écouter... et aussi à regarder, grâce à une super intro en CG avec la belle Reiko Nagase.

J'ai longtemps était dédaigneux du gameplay "arcade" des Ridge Racer, et globalement des jeux de courses qui me paraissaient irréalistes. J'ai mis du temps à prendre conscience que le plaisir de conduite et au final de jeu, provient plus du sens du gameplay que du réalisme intrinsèque. Je m'explique, dans RR4 la tenue de route des voitures est irréaliste, il est possible de réaliser des drifts interminables à toutes vitesses et les capacités de tenue de route sont hors normes. Pourtant j'éprouve un réel plaisir à la conduite, d'abord parce que ces exagérations sont fun mais surtout parce qu’en plus d'être rapidement accessible la conduite est aussi exigeante demande beaucoup d'entrainement pour être maitrisé. D'autant plus qu'il est proposé deux grands archétypes de modèle, grip et drift, décliné dans deux variétés différentes. Atteindre la maitrise de ses différents types et les différentes déclinaisons demandent du temps, de l'entrainement et beaucoup de doigté. RR4 a une approche arcade de la conduite, mais cela n'implique pas qu'elle est simpliste. Et c'est la grande qualité des bons jeux d'arcades.

Namco offre aussi un superbe écrin en se surpassant sur la technique. C'est un des premiers jeux PS1 à utiliser le Gouraud Shading, et cela se voit à l'écran. Les textures sont de grandes qualités pour un jeu 32 bits, et les artistes maisons ont beaucoup travaillé les environnements des circuits, la luminosité particulièrement des courses de nuit donnent des effets sublimes, et si vous faites bien attention vous trouverez plein de clins d'oeils au production Namco, par le biais de panneaux, d'écrans ou d'éléments de décors. C'est une marotte de la série, mais RR4 est truffé des ses rappels historiques, des noms des écuries en passant par les autocollants sur les véhicules.

 

Dernier point d'importance, le déroulé du jeu a été largement revu. RR4 sort juste après Gran Turismo et Namco ne pouvait pas mettre de coté l'impact majeur du jeu particulièrement sur son mode solo. Alors contrairement à ses ainés, ce Ridge Racer propose un mode carrière qui est l'attraction principale. Le principe est simple on choisit une écurie, un constructeur et on démarre une petite compétition scénarisée. Chaque écurie a sa petite histoire que l'on suit au fur et à mesure des victoires, attention les scenarii sont simples mais l'histoire racontée est à chaque fois attachante et l'on se surprend à ressentir un certain plaisir à suivre l'avancée. 

Le principe du championnat est simple, divisée en trois parties, il faut pour les deux premières courses finir au moins troisième, puis deuxième pour les deux suivantes et enfin premier pour les quatre dernières. Seulement 8 courses mais attention c'est la où les subtilités commencent. Déjà chaque écurie représente en fait un niveau de difficulté, la team française est la plus facile et n'oppose pas de grandes résistances alors que la team US est franchement plus ardus. Il est possible de recommencer quatre fois chaque course si on ne réussit pas à atteindre la place qualificative, et croyez moi c'est loin d'être aisé dans les difficultés avancés. 

Enfin ce mode permet de débloquer les 321 véhicules que comprend le jeu, en réalité 45 modèles uniques, le reste portant sur des variations de puissances. En fait pour avoir la liste complète, il faut terminer chaque scenario d'écurie avec chaque constructeur selon toutes les combinaisons possibles de qualifications (ex 3-3 / 2-2 / 1-1-1-1, débloque les modèles les moins avancés), un tableau sera plus parlant (il provient du guide book officiel japonais). Pour chaque modèle il existe des variations pour chaque écurie.

Enfin après une victoire en championnat le mode extra trial se trouve débloqué. Il permet d'affronter le modèle ultime de chaque constructeur en face à face, et si vous remportez la course, à vous la devil car! Après avoir débloqué les 320 modèles, un dernier duel permet de remporter l'ultime voiture du jeu... la Pac man mobile! Débloquer les 321 véhicules est une tache lente et fastidieuse mais les collectionneurs et autres complétistes s'en donneront à cœur joie. Cela permet de comprendre également la durée réduite du championnat, ce qui permet de le refaire de nombreuses fois.

C'est une habitude dans la série, mais pas de licence officielle, tous les véhicules sont fictifs. Cela n’empêche pas un travail de très grande qualité pour les rendre tout à la fois réalistes mais aussi étonnants. Ces quelques images tirés encore une fois du guide book, permettront de mettre en valeur la belle réussite de design de l'équipe de Namco.


 


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