Les films interactifs c'est pas des vrais jeux... Mais c'est quand même sympa - Road Avenger [Mega-CD]

Élevé au bon vieux Joypad et autres Consoles +, j'avais parfaitement intégré le fait que le dessin animé interactif c'était pas du vrai jeux vidéo, qu'il n'y avait pas de gameplay, que ça se finissait tellement vite que bref c'était juste nul!

Malgré cet a priori, mon moi de l'époque avait flashé sur Road Avenger et ces splendides images qui ornaient les pages de mes mags. Farouchement Nintendophile à cette époque, je n'avais jamais eu l'occasion de tester le Mega-CD. Maintenant que l'émulation permet de redécouvrir les titres qui nous échappaient, un brin de nostalgie m'a fait lancer ce bon vieux Road Avenger.

Petit point historique, Road Avenger a commencé sa carrière sous le titre Road Blaster en 1985 au format Laser Disc en arcade. Son plus illustre représentant n'étant autre que Dragon's Lair, il en reprend le principe, à savoir un dessin animé qui défile avec des actions simple à réaliser (gauche, droite, action, etc...) qui permettent de continuer à avancer dans l'histoire tant qu'on réussit les bons mouvements dans le timing. Sinon, une jolie séquence de mort et on recommence. En fait, un QTE qui dure une demi-heure.

Au milieu des années 80, quand les autres bornes d'arcade arrivent à aligner quelques pixels, les LD affichent des superbes séquences animés et vont créer la sensation pendant quelques temps. Avant de sombrer dans l'oubli, jusqu'au Mega-CD (et autre consoles CD) au cœur des années 90 qui vont allégrement utiliser (voir abuser) de ce type de jeu. Jusqu'à rapidement en dégouter tout le monde. Et entrainer une critique acerbe du type, c'est pas du jeu, c'est juste un dessin animé amélioré.

Donc nous voici avec notre version Mega-CD. Bon soyons clair, le superbe dessin animé de la TOEI va prendre une grosse claque par rapport à l'original sur LD, beaucoup moins de couleurs, une résolution moindre et hop voilà la bouillie de pixel! Merci les 64 couleurs.

Bref ça commence plutôt mal. Bon le jeu se lance, cool c'est quand même plutôt bien animé. Houla une flèche pour aller à gauche... à merde raté dans le mur. La prise en main est franchement laborieuse dans un premier temps. Cela dit quand on a compris le coup, on s'y fait vite et on enchaine bien.
Étonnamment, j'ai été happé par le rythme échevelé du jeu. Aucun temps mort, toujours quelque chose à l'écran, et la moindre erreur d’inattention se paye direct par la mort. Ce qui fait qu'au final, la concentration est totale, et ce qui se résume à un long QTE, se transforme en road-movie vengeur hyper prenant.
Il faut d'ailleurs rendre hommage à la TOEI et au développeur qui ont su allier la qualité graphique d'un animé à une véritable mise en scène vidéoludique qui sert parfaitement l'action. Parce que tout ce déroule comme si on était à la place du conducteur et le jeu donne très souvent l'illusion qu'on contrôle réellement ce qui se passe à écran.

 En une trentaine de minutes, on peut plier le jeu. La difficulté (avec les indications) n'est pas insurmontable, même si la fin oblige à une mémorisation des séquences ou à déployer un niveau de réflexe qui me fait défaut pour terminer le jeu.

Un longplay trouvé sur YouTube sur la chaine World of Longplays.

Je dois avouer avoir passer un excellent moment, contre toute attente, sur ce Road Avenger. Je pense que ce type de jeu a du faire son petit effet à son époque. Le vrai problème, c'est de claquer le prix d'un jeu complet pour une trentaine de minutes au final. Mais y a un vrai plaisir à faire son Mad Max. Je me suis un peu réconcilier avec les dessins animés interactifs finalement! Et mon moi jeune avait plutôt bonne intuition!!

Les différentes adaptations:

- Des versions PS1 et Saturn permettent de facilement tester le jeu en version plus proche de l'original.
- Une version Megadrive LD existe, mais impossible de tester sans l'équipement original qui est difficilement trouvable. Elle semble très proche de l'original.
- Pour la version Arcade, l'émulateur Daphné permet d'y jouer sans problème et d'admirer la beauté originelle.
- Des versions sur ordinateurs japonais MSX et X68000 sont également sorties dans des formats spécifiques permettant a priori d'être aussi très proche de la version LD, ainsi qu'une version windows seulement pour le Japon.

Petit bonus, le test de Consoles + qui tire à boulet rouge sur le jeu. Le ressenti est diamétralement opposé au mien mais ça, c'est la beauté de la critique.