Intermède: Les sources d'inspiration de la série Shutokou Battle
Je m’octroie une petite pause dans ma découverte de la série des Shutokou Battle pour me pencher sur les précurseurs qui ont pu inspiré la série à son commencement.
Comme je l'indiquais dans mon prélude, Genki démarre la série dans une période où la culture populaire japonaise est marquée par la sous-culture du street racing et des Hashiriya. Manga, anime, film, nombres d'œuvres de fictions des années 80 et surtout 90 vont réutiliser cet univers. Et vont servir d'inspiration direct pour les Shutokou Battle.
La presse spécialisée, mais aussi grand public, de l'époque a très librement rendu compte des exploits des meilleurs clubs de street racers. Elle donnera par exemple au Mid Night Club une notoriété importante. A tel point que le contrecoup de toute cette médiatisation a entrainé une lourde répression sur cette pratique et une nette baisse de visibilité au tout début des années 2000. Mais toute une génération de jeune japonais avide de sensation forte aura été durablement marqué.
La présence de Keiichi Tsuchiya en tant que consultant sur la série n'est d'ailleurs pas anodine. Il est un gage de crédibilité et rattache à toute la scène réelle du street racing japonais, lui qui fait partie des célébrités de ce monde. Keiichi Tsuhiya me permet de citer dans la liste des influences directes, la série de film Shuto kōsoku Trial (dans lesquels il ""joue"") sorti entre 1988 et 1996 et qui compte 6 opus. C'est d'ailleurs à cette série que l'on doit le titre Shutokou Battle qui est dans une réplique du quatrième film. L'ensemble est plutôt médiocre mais retranscrit semble t'il fidèlement l'image du monde du street racing, ou tout du moins une vision fantasmée, qui va marquer au fer rouge l'iconographie de cette univers. Les dates de sortie indiquent d'ailleurs que ces films ont très largement inspiré les auteurs de Wagan Midnight et d'Initial D. Il y a des parallèles saisissant entre les prises de vues et le dessin d'Initial D qui efface tout doute sur l'origine de l'inspiration du mangaka.
Bien sur les mangas Initial D et Wangan Midnight trouve clairement écho dans l'ensemble de la série, et surement pour la plupart des jeux japonais sur ce thème. Ils sont, me semble t'il, l'ultime outil permettant de définitivement atteindre la culture mainstream japonaise.
Bref au sujet de l'inspiration concernant l'environnement et les codes de l'univers du street racing, les liens se font très clairement clairement.
Mais en ce qui concerne l'inspiration de la partie jeux vidéo, c'est beaucoup moins aisée.
Le premier Shutokou Battle sort en 1994 sur Super Famicom et fait partie des pionniers. Un rapide coup d’œil dans les ludothèques 16 bits permettent d'ailleurs de rapidement le confirmer. Mais il ne s'agit toutefois pas du premier et quelques jeux on semble t'il ouvert la voie avant le déferlement qu'on pu connaitre les consoles 32 et 128bits. Je voudrais donc en profiter pour faire une rapide présentation et peut être essayer de trouver quelques inspirations et points de concordances.
Zéro 4 Champ: C'est le précurseur vidéoludique le plus direct. Sortie en 1991 sur Nec PC-Engine, il s'agit surement du tout premier jeu directement inspiré de l'univers du street racing japonais. C'est un jeu fortement scénarisé et qui limite la conduite a des courses de "Zero Yon" soit des départs arrêtés sur 400m. Il est entièrement en japonais ce qui le rend difficile d’accès d'autant plus qu'il repose beaucoup sur sa partie aventure. Je ne vois pas de lien direct avec le gameplay des Shutokou Battle, par contre tout le coté scénarisation des duels qui est à la base de cette pratique du street racing se retrouve dans les deux séries. C'est toutefois plus une marque de la culture qu'un apport de Zero 4 Champ, tout comme la liste de GT japonaise de l'époque. Zero 4 Champ a connu quatre suites, dont une version PC-Engine CD en 93, deux versions Super Famicom en 94 et 95 qui sont donc sorties concomitamment avec les deux premiers Shutokou Battle et enfin un dernier opus sur Saturn. Je suis persuadé que cette série a au moins un peu inspiré Genki, toutefois j'aurais pour ma part du mal à le déceler sans une version traduite!
A ma connaissance il s'agit des seuls jeux postérieurs au premier Shutoku Battle utilisant la même thématique. Du coté du gameplay très peu de point commun, sauf peut être avec Shutokou Battle Gaiden qui possède aussi un coté simulation-aventure prononcé.
En dehors des Zero4Champ il est difficile de trouver des inspirations directes, mais je voudrais citer deux jeux ayant une proximité marqué avec les premiers Shutokou Battle.
Group X: simulation auto sorti sur X68000 en 1991 par Compac. C'est un des jeux antérieurs qui se rapproche le plus de l'univers des courses illégales. Le gameplay est très axé simulation, avec une liste de véhicule très fournie mais qui se résume à des caractéristiques chiffrées sans réellement de différence dans le comportement ou les graphismes. En fait, ce jeu ressemble à un simulateur de vol mais pour des GT. Les courses se déroule sur route ouverte de nuit, ce qui le rapproche de l'univers street racing. Finalement, on peut le considérer comme une sorte d'adaptation de Test Drive au Japon.
Burning Rubber: sorti sur Amiga en 1993. Surement une coïncidence, car je doute un peu que les devs de Genki ait réellement eu l'occasion d'avoir ce jeu entre leurs mains, mais en tout cas c'est le jeu qui se rapproche le plus du concept de Shutokou Battle. Une sélection de véhicule réel avec une belle brochette de petite GTI de l'époque, une course sur route ouverte, la possibilité d'améliorer son véhicule entre chaque course, des rivaux à dépasser, même techniquement il y a une ressemblance.
On trouve énormément de jeu de course sur route ouverte, type Outrun, mais il me semble que ces jeux très typé arcade sont plutôt éloigné de ce que propose les Shutokou Battle.
Ces quelques lignes auront, je l’espère, permis de donner quelques clés de compréhension sur les inspirations des Shutokou Batlle mais aussi pour toute la ribambelle de jeu qui vont suivre à partir de la génération 32bits. Quand le phénomène s’essouffla au Japon, l'occident repris le flambeau avec en tête de gondole la série des Fast Furious, qui aura totalement intégré la part japonaise dans son univers. Aujourd'hui cette culture s'est tellement diffusé que la quasi majorité des jeux de courses intègre des véhicules tunés tel qu'on les retrouvait dans les jeux plus axés tuning.
Comme je l'indiquais dans mon prélude, Genki démarre la série dans une période où la culture populaire japonaise est marquée par la sous-culture du street racing et des Hashiriya. Manga, anime, film, nombres d'œuvres de fictions des années 80 et surtout 90 vont réutiliser cet univers. Et vont servir d'inspiration direct pour les Shutokou Battle.
La presse spécialisée, mais aussi grand public, de l'époque a très librement rendu compte des exploits des meilleurs clubs de street racers. Elle donnera par exemple au Mid Night Club une notoriété importante. A tel point que le contrecoup de toute cette médiatisation a entrainé une lourde répression sur cette pratique et une nette baisse de visibilité au tout début des années 2000. Mais toute une génération de jeune japonais avide de sensation forte aura été durablement marqué.
La présence de Keiichi Tsuchiya en tant que consultant sur la série n'est d'ailleurs pas anodine. Il est un gage de crédibilité et rattache à toute la scène réelle du street racing japonais, lui qui fait partie des célébrités de ce monde. Keiichi Tsuhiya me permet de citer dans la liste des influences directes, la série de film Shuto kōsoku Trial (dans lesquels il ""joue"") sorti entre 1988 et 1996 et qui compte 6 opus. C'est d'ailleurs à cette série que l'on doit le titre Shutokou Battle qui est dans une réplique du quatrième film. L'ensemble est plutôt médiocre mais retranscrit semble t'il fidèlement l'image du monde du street racing, ou tout du moins une vision fantasmée, qui va marquer au fer rouge l'iconographie de cette univers. Les dates de sortie indiquent d'ailleurs que ces films ont très largement inspiré les auteurs de Wagan Midnight et d'Initial D. Il y a des parallèles saisissant entre les prises de vues et le dessin d'Initial D qui efface tout doute sur l'origine de l'inspiration du mangaka.
Bien sur les mangas Initial D et Wangan Midnight trouve clairement écho dans l'ensemble de la série, et surement pour la plupart des jeux japonais sur ce thème. Ils sont, me semble t'il, l'ultime outil permettant de définitivement atteindre la culture mainstream japonaise.
Bref au sujet de l'inspiration concernant l'environnement et les codes de l'univers du street racing, les liens se font très clairement clairement.
Mais en ce qui concerne l'inspiration de la partie jeux vidéo, c'est beaucoup moins aisée.
Le premier Shutokou Battle sort en 1994 sur Super Famicom et fait partie des pionniers. Un rapide coup d’œil dans les ludothèques 16 bits permettent d'ailleurs de rapidement le confirmer. Mais il ne s'agit toutefois pas du premier et quelques jeux on semble t'il ouvert la voie avant le déferlement qu'on pu connaitre les consoles 32 et 128bits. Je voudrais donc en profiter pour faire une rapide présentation et peut être essayer de trouver quelques inspirations et points de concordances.
Zéro 4 Champ: C'est le précurseur vidéoludique le plus direct. Sortie en 1991 sur Nec PC-Engine, il s'agit surement du tout premier jeu directement inspiré de l'univers du street racing japonais. C'est un jeu fortement scénarisé et qui limite la conduite a des courses de "Zero Yon" soit des départs arrêtés sur 400m. Il est entièrement en japonais ce qui le rend difficile d’accès d'autant plus qu'il repose beaucoup sur sa partie aventure. Je ne vois pas de lien direct avec le gameplay des Shutokou Battle, par contre tout le coté scénarisation des duels qui est à la base de cette pratique du street racing se retrouve dans les deux séries. C'est toutefois plus une marque de la culture qu'un apport de Zero 4 Champ, tout comme la liste de GT japonaise de l'époque. Zero 4 Champ a connu quatre suites, dont une version PC-Engine CD en 93, deux versions Super Famicom en 94 et 95 qui sont donc sorties concomitamment avec les deux premiers Shutokou Battle et enfin un dernier opus sur Saturn. Je suis persuadé que cette série a au moins un peu inspiré Genki, toutefois j'aurais pour ma part du mal à le déceler sans une version traduite!
A ma connaissance il s'agit des seuls jeux postérieurs au premier Shutoku Battle utilisant la même thématique. Du coté du gameplay très peu de point commun, sauf peut être avec Shutokou Battle Gaiden qui possède aussi un coté simulation-aventure prononcé.
En dehors des Zero4Champ il est difficile de trouver des inspirations directes, mais je voudrais citer deux jeux ayant une proximité marqué avec les premiers Shutokou Battle.
Group X: simulation auto sorti sur X68000 en 1991 par Compac. C'est un des jeux antérieurs qui se rapproche le plus de l'univers des courses illégales. Le gameplay est très axé simulation, avec une liste de véhicule très fournie mais qui se résume à des caractéristiques chiffrées sans réellement de différence dans le comportement ou les graphismes. En fait, ce jeu ressemble à un simulateur de vol mais pour des GT. Les courses se déroule sur route ouverte de nuit, ce qui le rapproche de l'univers street racing. Finalement, on peut le considérer comme une sorte d'adaptation de Test Drive au Japon.
Burning Rubber: sorti sur Amiga en 1993. Surement une coïncidence, car je doute un peu que les devs de Genki ait réellement eu l'occasion d'avoir ce jeu entre leurs mains, mais en tout cas c'est le jeu qui se rapproche le plus du concept de Shutokou Battle. Une sélection de véhicule réel avec une belle brochette de petite GTI de l'époque, une course sur route ouverte, la possibilité d'améliorer son véhicule entre chaque course, des rivaux à dépasser, même techniquement il y a une ressemblance.
On trouve énormément de jeu de course sur route ouverte, type Outrun, mais il me semble que ces jeux très typé arcade sont plutôt éloigné de ce que propose les Shutokou Battle.
Ces quelques lignes auront, je l’espère, permis de donner quelques clés de compréhension sur les inspirations des Shutokou Batlle mais aussi pour toute la ribambelle de jeu qui vont suivre à partir de la génération 32bits. Quand le phénomène s’essouffla au Japon, l'occident repris le flambeau avec en tête de gondole la série des Fast Furious, qui aura totalement intégré la part japonaise dans son univers. Aujourd'hui cette culture s'est tellement diffusé que la quasi majorité des jeux de courses intègre des véhicules tunés tel qu'on les retrouvait dans les jeux plus axés tuning.
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