Chō Jikū Yōsai Macross 超時空要塞マクロス - Bandai Arcadia
Chō
Jikū Yōsai Macross 超時空要塞マクロス
(The
Super Dimension Fortress Macross
)
Console :
Bandai Arcadia
(Emerson Arcadia 2001)
Date
de sortie : Mars 1983
Développeur :Bandai
Editeur :
Bandai
La
première adaptation en jeux
vidéo du cultissime Macross
sort dès 1983 sur … Arcadia. Pourquoi
une console aussi obscure pour une série aussi célèbre,
surtout à cette époque ?
Il
faut reprendre la chronologie des consoles vendues
par Bandai au
Japon pour mieux comprendre les
décisions commerciales qui ont amenés à cette sortie sur une
console aussi peu glorieuse.
Le
géant du jouet japonais produit une console de jeux dès 1977 avec
un clone de pong, le TV Jack 1000. Bandai va ensuite enchaîner, avec
un certain succès commercial,
les modèles de cette
série pendant deux ans
avec des améliorations mineures ; jusqu’au TV Jack 5000 qui est
lui une
véritable évolution, grâce
à son utilisation
de cartouche de jeux
(mais
non programmables).
Très vite suivi par ce qui sera le dernier
système de la série des TV Jack; la Bandai
8000 est une véritable
révolution
qui propose pour la première fois au japon une console avec
cartouche programmable, mais
qui marquera aussi la fin de la production de hardware
par Bandai. Malgré une technique très en avance pour son époque,
le prix de vente (très
élevé pour l’époque) de
59 800 yens va la mettre
hors de portée de la majorité des acheteurs. Les
ventes seront faibles et seulement
7 jeux sortiront avant l’arrêt
de la production. Si elle
fut un fiasco à l’époque, aujourd’hui la Bandai 8000 est une
console rare, et recherchée des collectionneurs.
Bandai
va donc changer de stratégie et se lancer dans la distribution de
consoles d’autres constructeurs, et en ce début des années 80 ce
n’est vraiment pas cela qui manque. Dès
1982, l’entreprise niponne commence la vente de l’Intellivision
de Mattel mais
encore une fois le prix de
vente (49 800 yens) est trop élevé et les ventes ne sont pas
satisfaisantes.
Alors
Bandai va se tourner vers l’Emerson Arcadia 2001 qui est le fruit de la
tentative d’une entreprise d’électronique
grand public américaine de pénétrer le marché du jeux vidéo.
Cette console est un bide monumental dans le monde (sauf en Allemagne
de l’ouest où elle fait une honnête carrière) mais elle a
l’avantage d’être peu onéreuse, 19800 yens à sa sortie en mars
1983 au japon. Grâce à ce prix accessible Bandai veut cibler le marché des jeunes et des fans
d’anime, alors quoi de mieux que d’utiliser son catalogue bien
fourni de licence ?! Bandai va proposer 4 jeux pour la sortie de
la console tiré des séries les plus populaires du moment, Dr Slump,
Doraemon, Gundam et donc Macross (dont
la diffusion a commencé en 82 et fait un carton).
Pour la petite histoire, ce sont les 4 seuls jeux qui ne seront pas
développés par le constructeur historique de l’Arcadia.
L’idée
semble bonne et les
précédents échecs analysés...
malheureusement en juillet de la même
année, c’est la Famicom de Nintendo qui sort et dévaste la
concurrence, et l’Arcadia
finit dans les bacs à soldes du pays. Cela marquera la
fin des consoles
estampillées Bandai… jusqu’aux années 90 et la sortie de la
Playdia et la Pippin !
Mais
nous sommes encore en mars 1983, et Macross sort donc sur l’Arcadia
de Bandai. Intéressons
nous d’abord un peu au Hardware de cette console. L’idée de
départ d’Emerson était d’attaquer de front l’Atari 2600 qui
était LA console de référence. L’Arcadia possède
ainsi un processeur
Signetics 2650 cadencé à 3,58MHz et la capacité d’afficher 8
couleurs à une résolution de 208x108 pixels. C’est
légèrement mieux que la console d’Atari pour un prix faible de
99$ lors de sa sortie… mais c’est
loin de faire le poids face
aux Atari 5200, Colecovision ou Intellivision qui sortent aussi en
1982. Pas de folie technique et des jeux essentiellement conçu comme des copiés/collés des hits d'arcade de l'époque.
Macross est un
shoot’em up qui semble au premier abord un classique clone de Space
Invaders comme on en voit des centaines à cette époque, un écran
fixe et des vaisseaux ennemis arrivant par le haut de l’écran.
Mais le jeu possède quelques petites originalités intéressantes.
D’abord le Valkyrie (oui cet amas de pixels) que l’on contrôle
n’est pas limité au bas de l’écran et peut se mouvoir sur la
totalité du champ visible même si son tir reste bloqué vers le
haut. Ensuite une sorte de vaisseau-mère
lance des Regult
(on reconnaît leurs « pattes ») qui
se déplace librement, si ce n'est chaotiquement si j'étais mauvaise langue, et toujours au nombre de
4. Le but est de les shooter et d'engranger les points. Mais au bout
d’un moment, le vaisseau-mère s’arrête et se met à clignoter.
Il est alors temps de lui foncer dessus pour pénétrer à
l’intérieur et passer à un autre écran de jeu ! Une petite
animation nous gratifie de la transformation en Battroid.
Le
jeu devient alors une sorte de shooter dans un labyrinthe. L’objectif
est d’atteindre une sorte de générateur au bas d’un deuxième
écran puis de ressortir avant la fin du décompte pour se voir
gratifier d’un nombre de point important. Et retourner à la première séquence, afin de recommencer ce pattern jusqu’au
Game Over, le but étant de
faire le meilleur score.
Bandai
a fait en sorte de placer son jeu dans le contexte de Macross en
utilisant les combats spatiaux, qui sont une des marques de fabrique
de la série. D’ailleurs une grande majorité des jeux dans
l’univers de Macross se positionne dans le même cadre. La
technique rudimentaire ne permet pas d’avoir des graphismes collant
à l’imagerie de l’anime, mais la petite animation d’entrée
dans le vaisseau-mère, qui fait aussi office d’écran d’accueil,
est vraiment sympathique pour l’époque. Est ce que ce premier
Macross est mémorable ? Clairement non. Mais je peux assez
facilement imaginer qu’à l’époque les fans de la série ont
quand même du apprécier l’effort.
Premier
jeu d’une longue série, ce Macross donne déjà le ton de ce que
seront les adaptations futurs : Des shooters. S’il n’a
sûrement pas laisser une trace majeure dans l’histoire du jeux
vidéo, (ni même des jeux Macross d’ailleurs), c’était pour moi
une ouverture intéressante vers une époque du jeux vidéo japonais
pour le moins obscure et assez peu documenté. Une période où
l’arcade était la reine incontestée et où les consoles et
ordinateurs foisonnaient et cherchaient encore leurs places.
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