Shutokou Battle Series 首都高バトル / Préambule

 Décembre 2000, la Playstation 2 sort en Europe au prix prohibitif (pour moi à l'époque) de 450€. Par dépit je me rabats sur une Dreamcast proposée à un tarif beaucoup plus attractif. Ma première console Sega, achetée par défaut, mais que j'ai tellement apprécié! Quelques mois plus tard re-belote, trainant dans un bac de solde, Tokyo Extreme Racer, et un achat encore totalement au hasard. Mon premier contact, comme beaucoup, avec la série des Shutokou Battle ne se fait pas sans difficulté. A l'époque, le passage depuis Gran Turismo 2 est déstabilisant, la série de Genki étant d'un niveau de production plus faible que le hit de Polyphony Digital. Mais après quelques réticences au départ, j'ai vraiment accroché à ce jeu. Son ambiance, son gameplay, on est clairement pas sur un jeu parfait, il y a même beaucoup de défaut, mais c'est aussi le charme de ses productions AA de l'époque.
Avant de présenter les différents opus, il est nécessaire de se pencher sur la genèse de la série et plus particulièrement sur l'univers des courses illégales au Japon, qui ont crée une contre culture qui a crû en popularité à partir du milieu des années 80, entrainant la sortie de mangas, anime, jeux vidéo, film, etc.. Bien avant donc le succès de Fast and Furious...! Shutokou Battle s'inscrit dans ce contexte d'abord très spécifique au Japon, puis plus international à partir des années 2000.

On retrouve grossièrement deux grandes catégories de courses au Japon:
- les courses de montagnes ou Touge, organisés sous formes de duels dans les sinueuses routes de montagnes de l'archipel. Elles ont été popularisé par le manga Initial D qui se déroule dans ce milieu. On y retrouve des voitures de plus petits modèles avec un accent sur la maniabilité plus que la puissance, tel la fameuse AE86 inspiré du véritable modèle conduit par le Drift King Keiichi Tsuchiya. Ces courses ont aussi popularisé la pratique du drift auprès de toutes une génération de pilotes amateurs mais aussi professionnels. Ces courses ont lieu de nuit, et dans des routes désertés et implique toute une organisation de la part de "club" qui sécurise le tracé lors des runs. Les accidents sont donc beaucoup moins nombreux que pour les courses sur autoroutes.
- les courses sur autoroutes: elles se déroulent de nuit sur les autoroutes des grandes villes japonaises, la Shuto Expressway de Tokyo étant la plus célèbre. Ces duels se font cette fois ci au volant de monstre mécanique et au milieu du trafic. Beaucoup plus dangereuses, elles ont ainsi été beaucoup plus réprimé par les forces de l'ordre entrainant un très net déclin. Organisé aussi sous la forme de duel entre "club", ces courses ont connu leurs apogées avec le Mid Night Club, légendaire groupe ne recrutant que la crème des coureurs. Possédant tous des monstres mécaniques, il fallait passé une année de test afin de pouvoir peut être rentrer dans le groupe, et bien sur posséder un véhicule capable de dépasser les 300 km/h. Pas d'AE86, mais des Skyline, des Supra, modifiées dans les moindres recoins et capables de performance hors du commun. Le Mid Night Club va disparaitre à la suite d'un accident en 99 entre des membres et des Bōsōzoku, entrainant deux morts et huit blessés dont six civils. Le code de conduite très strict (ou la peur de poursuite...), dont la règle était de ne pas mettre en danger les autre usagers malgré une pratique à risque, va entrainer la dissolution immédiate du club. Ces courses sont dépeintes dans le célèbre manga Wangan Midnight.

La série des Shotouku Battle, développé par Genki, prend pour cadre ses courses illégales, leurs cultures, pratiques et légendes. Le premier épisode sorti sur Super Famicom fait d'ailleurs appel à Keichii Tsuchiya, en tant que consultant, mais aussi en tant que PNJ. La série va rapidement connaitre du succès et multiplier les sorties sur les différentes consoles. On voit ainsi au moins une sortie par an entre 1994 et 2006, avec parfois deux ou trois sortie différentes dans l'année. Le premier épisode à connaitre une sortie internationale est le premier épisode PS1 qui sortira en 1996 aux USA et en Europe, suivi de près par le spin-off Saturn Wangan Dead Heat.
Mais la serie va connaitre ses véritables lettres de noblesse avec la sortie de la version Dreamcast en 2000. Elle arrive dans une période très favorable, le tuning connait un succès important en Europe et aux USA et les véhicules de tuners japonais jouissent d'une très forte renommé. Cela sera amplifié avec la sortie du premier épisode de Fast and Furious qui remix toute la culture des courses illégales et fait une très belle place aux véhicules japonais. Tokyo Extreme Racer va donc connaitre un beau succès et va entrainer la sortie systématique des versions consoles à l'internationale.
Le dernier épisode en date de la série principale est sorti 2006, et le spin off  Wangan Midnight en 2007. Depuis calme plat, a part deux tentatives sur mobile et smartphone peu concluante en 2011 et 2017. Comment expliquer ce déclin aussi rapide? Plusieurs raisons peuvent être avancées, le passage de la mode tuning auprès du grand public, la multiplication des sorties, des épisodes se renouvelant trop peu, et aussi une concurrence excacerbé des autres éditeurs entrainant surement une saturation du marché, sans oublié que Genki reste une petite structure et que la qualité de ces jeux restaient plutôt moyen (et je le dit malgré tout l'amour que je porte à la série).
Pour terminer quelques références jeux vidéo à explorer pour les amateurs:

- la série des Zero 4 Champ de Media Rings qui comprend sept jeux consoles et un mobage. Jamais sortis hors du Japon, le titre fait référence au course d'accélération (0-400 M) appelé au Japon zero-yon qui constitue le gameplay du jeu. A noter une forte scénarisation et une part de simulation RPG importante.

- Les nombreuses adaptations d'Initial D sur tous types de supports, on dénombre plus de 20 jeux avec une sortie récente en 2017 en arcade. La célébrité du manga n'est plus à démontrer et la liste de ses adaptations sur tout type de format est longue comme le bras.

- Les adaptations de Wangan Midnight, dont certain épisodes ont été développé par Genki et sont tellement proches des Shutokou Battle qu'on les intègre dans la série.

- Les Need For Speed, qui à partir de NFS underground va prendre pour cadre les courses de rues et faire la part belle aux véhicules tunnés avec un certain succès.

- Durant les années 2000, une ribambelle de titre va prendre pour cadre le tuning et les courses illégales dans la foulée du succès de Fast and Furious. Je vous épargne la liste avec des jeux souvent peu intéressante.
Enfin, une séléction de manga, un média qui aura très largement véhiculer et nourri la reconnaissance, d'abord au Japon puis à l'international de la scéne street racing japonaise:

- Les deux icones Initial D et Wangan Midnight, très grand succès du manga et avec une iconographie très marquantes sur certains véhicules.
- Over Rev! qui est une série plus récentes
- et les plus anciens (période 70-80) qui ont lancé le mouvement, Yoroshiku Mechadock et Shakotan Boogie.

Après cette présentation rapide de la série, je vais m'atteler a présenter chaque épisode dans un post de blog dédié. Cela prendra surement un peu de temps mais j’espère pouvoir couvrir la totalité de la série dans les semaines qui viennent.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Sharp X680000

Les films interactifs c'est pas des vrais jeux... Mais c'est quand même sympa - Road Avenger [Mega-CD]

Shutokō Battle 2: Drift King Keiichi Tsuchiya & Masaaki Bandoh 首都高バトル2 ドリフトキング 土屋圭市&坂東正明