Chō
Jikū Yōsai Macross 2036
超時空要塞マクロス 2036
Plateforme: NEC PC-Engine CD-Rom
Date de sortie :03/04/1992
Développeur: Dual
Editeur: Masaya
Après l'emballement généré par la série originelle, Macross a connu un hiatus de plusieurs années jusqu'au début des années 90, que cela soit pour les adaptations en jeu comme pour la série animé. Après le film Do you Remember Love? en 1984, Studio Nue (co-créateur avec Artland) ne sortira qu'une sorte de best-of intitulée Flash-Back 2012 pour fêter les 5 ans de la première série. Après cela, le studio refusera de travailler sur une suite de Macross, et ce sera Big West (sponsor/financeur) qui décidera de continuer l'aventure et proposera en 1992, soit 8 ans après le dernier film une série de 6 OVAs intitulé Macross II Lovers Again.
Lovers Again est une production bien de son époque, le format plus court mais plus travaillé des OVAs est à la mode et ce Macross n'y déroge donc pas.Et si c'est une production de bonne qualité, elle pêche surtout par manque d'originalité. Big West étant d'abord une entreprise de publicité, elle monte une stratégie de cross média pour rentabiliser au mieux son projet, et fait développer deux jeux qui seront des extensions de l'histoire raconté dans l'anime.
C'est NCS qui est choisi et va donc se retrouver à la création d'un shooter et d'un tactical pour accompagner la sortie de Lovers Again, qui seront édités sur PC-Engine CD-Rom simultanément avec la nouvelle série. Et ce choix de créer une grande fresque associant la série et les jeux va donner à ces derniers une teinte particulière.
Encore une fois, et comme tout ses prédécesseurs, ce nouveau Macross est un shoot them up, d'apparence classique. Mais le choix du support CD n’était pas anodin, et NCS (et au développement le studio Klon) va ainsi profiter des qualités d'audios et de stockage pour développer un shooter un peu moins arcade et laissant un peu plus de place au développement scénaristique. Chaque séquence de jeu est ainsi intégrer au scenario et précédé puis terminé par des cinématiques entièrement doublées dans le plus pur style de ce que proposait la PC Engine CD-Rom à l'époque: des images quasi fixes mais très belle et donc un doublage de tout les protagonistes. A l'intérieur même des séquences de shoot, des interventions des personnages rythme la progression et donne de la profondeur à l'action. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est une révolution pour le genre, mais c'est une variation agréable. On peut d'ailleurs faire une rapide comparaison avec le shooter arcade de Banpresto sorti aussi en 92 et qui pour le coût est typique de la production habituelle du genre. Tellement typique qu'elle ne se distingue pas du reste de la production. Macross 2036 peut lui profiter à plein de l'aura Macross avec un habillage aguicheur. Intéressons nous au scénario, puisque pour une fois il tient une place de choix. L'action se déroule en 2036 et fait directement suite aux événements de Lovers Again. Nous suivons le parcours de Komilia Maria Fallyna Jenius, qui n'est autre que la fille du couple de pilotes légendaires Maximilian Jenius et Millya Fallyna. Les fans de la série seront aux anges! Comme ses illustres parents, Maria est pilote de Valkyrie et sous la bienveillante supervision de Vrlithway (les noms Zentradiens !!!), elle s'entraine sans relâche pour devenir une As. Juste avant la fin de son entrainement, une attaque surprise d'une flotte Zentradienne sous la férule du revenant Quazim va forcer Maria et son coéquipier à se lancer dans la bataille.
Comprenons nous bien, le scénario n'a rien de phénoménal, mais dans la lignée de ce que peut proposer un épisode de Macross, il est rythmé et agréable à suivre. D'autant plus que le travail sur les cinématiques est formidable. Des découpages dynamiques, une superbe réalisation, même si l'animation est très limitée, les séquences se regardent comme un animé! Elles sont par ailleurs parfaitement portées par un doublage de qualité professionnel (un véritable casting cinq étoiles).
Les séquences de jeu sont celles d'un shoot them up classique à scrolling horizontal, un bouton permet d'utiliser le tir normal qui s'améliore au fil des power-ups. A noter que même si on perd une vie, on conserve toutes les améliorations. Le deuxième bouton permet lui d'utiliser un tir optionnel que l'on peut choisir en début de niveau (sauf pour le premier). Le choix est varié et les différentes options se débloquent au fur et à mesure que l'on accumule les points. Ce tir secondaire est limité en utilisation par une jauge en bas à gauche de l'écran qui se remplit plus ou moins vite selon l'option choisi et en limite l'utilisation. En fin de niveau, le sacro-saint boss mais avec une petite originalité, le Valkyrie passe en mode Batroid sur un écran fixe, et le tir est automatique. Les boutons I et II servent simplement à faire pivoter le robot. Ce sont des affrontements plutôt courts et pas réellement passionnant mais les sprites sont ÉNORMES! L'on a donc pas le choix du mode de combat du Valkyrie, et le gearwalk n'est accessible que dans un niveau à l'intérieur d'un vaisseau. Ce qui au final est plutôt logique dans la façon dont les combats se passent dans l'animé.Au final, on a affaire à un shooter maniable et précis, plutôt agréable à jouer mais très classique dans l'ensemble. Je retiendrai la difficulté plutôt abordable. En mode facile, les continues sont infinies (en tout cas j'en ai utilisé beaucoup) et permettent de venir à bout du jeu aisément. En mode normal, c'est 3 continues, et c'est tout de suite un peu plus retors. Mais honnêtement rien d'insurmontable pour un très modeste joueur comme moi, en effet le gameplay repose beaucoup sur la connaissance des différents patterns qui sont fixes et avec un peu d'entrainement, ça passe! J'ai trouvé très appréciable le système de vie qui ne pénalise pas le joueur quand il se fait touché. Cela permet de reprendre immédiatement et d'avancer dans le jeu. On arrive à la conclusion, et je dois bien reconnaitre que Macross 2036 est un shooter qui n'est pas resté dans les annales et à juste titre. C'est un bon jeu mais il n'a rien de d’exceptionnel dans son gameplay pour attirer un puriste de l'arcade. Par contre pour le fan de Macross (voir pour un fan d'anime), c'est un pur bonheur et la première véritable adaptation de la série qui vaut le cout. Les titres précédents étaient des shoot them up qui utilisaient simplement un skin Macross. Cette fois-ci le travail qui a été apporté sur l'univers Macross est réellement visible et donne l'impression de vivre de l'intérieur un épisode de Macross. Les doublages formidables, la musique de l'anime qui retentit et accompagne l'action, la qualité graphique de l'ensemble, les cuts-scenes réalisé comme un dessin animé, et jusqu'au déroulé de l'action, tout cela participe à l’expérience Macross. C'est une véritable réussite d'un point de vue cross-media, car dans ce cas précis le jeu rajoute une vision supplémentaire à l'ensemble du projet.Pour comprendre le soin apporté à la réalisation, il suffit de jeter un oeil au staff complémentaire du studio de développement. On retrouve Koichi Ohata pour le design des mechas, il est bien connu pour avoir été dirigé des animés comme Gunbuster ou Genocyber. Plusieurs designers de Lovers Again (Kazumi Fujita, Junichi Akutsu et Jun Okuda) ont travaillé en parallèle sur Macross 2036. Pareil pour le scénariste Sukehiro Tomita. Enfin Haruhiko Mikimoto assure le character design, il est aussi celui de la première série ainsi que de Lovers Again. Autant de soin a été apporté à la réalisation du jeu que pour les OVAs, pas de doute à ce sujet.
Une franche réussite et enfin un jeu intéressant pour la saga Macross. C'est aussi un soft qui s'inscrit dans un genre de jeu un peu particulier, qui essaye de mélanger jeu vidéo et anime pour créer une sorte d'hybride à mi-chemin des deux: La qualité de design et les codes de l'anime japonais et le gameplay inhérent au jeu vidéo. Je pense par exemple à Geppy-X sur PS1 qui est un hommage aux séries de robots des années 70 (type Mazinger) ou encore Tyoushin Heiki Zeroigar dans la même veine sur PC-FX. Ces deux exemples poussent encore plus loin le rapprochement en insérant des séquences animés et reproduisant le découpage en épisodes. Macross 2036 semble être une influence plus ou moins directe de ces deux shooters.
Chō
Jikū Yōsai Macross 2036 Eien no Love Song
超時空要塞マクロス2036永遠のラヴソング―
Plateforme: NEC PC-Engine CD-Rom
Date de sortie :04/12/1992
Développeur: Team Career
Editeur: Masaya
La même année sort toujours sur PC Engine CD la suite dénommée "Eien no love song". Je parle de suite, mais il s'agit plutôt d'un ensemble de deux jeux sortis à la suite. Le scénario démarre directement après la fin du précédent et reprend les même personnages pour développer son intrigue. Par contre il ne s'agit pas cette fois d'un shooter, mais d'un jeu de stratégie, qui ressemble beaucoup à un Super Robot Taisen. A savoir un plateau de jeu avec des représentations minimaliste des robots que l'on contrôle, et une petite séquence animé en 2D lors des attaques.C'est NCS qui développe directement le jeu cette fois-ci, en l’occurrence Team Carrer un studio interne de l'entreprise. C'est le groupe qui est à l'origine des Tactical de NCS comme Eathlead ou Gaia no Monshou, et qui donnera par la suite la série des Langrisser et des Growlanser (mais cette fois en indépendant sous le nom de Career Soft). C'est donc une équipe reconnu et expérimenté dans le domaine du tactical RPG qui s'est attaqué à cet opus de Macross.
Maintenant que je vous ai brossé un portrait très alléchant, je suis bien en peine pour vous en dire plus. Malheureusement, comme ses prédécesseurs, il n'est jamais sorti des frontières japonaises et n'a jamais été traduit. Autant il est possible de se débrouiller avec un STG en japonais autant un RPG... Je dois avouer mes limites! Peut être un jour si jamais une fantrad sortait, ou conventuellement si mon japonais s'améliore drastiquement.
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