Earnest Evans [Mega-CD] QWOP action 1991

12 décembre 1991...

Sega sort son Mega-CD au Japon...

En pleine folie du support CD, SEGA lance son atout maitre pour reprendre la main sur le marché des consoles 16bits. Afin de marquer les esprits le line-up de départ doit montrer la supériorité technique de son add-on.

Wolf Team est un des studio en pointe sur le développement pour le Mega-CD et va accompagner le line-up de lancement avec deux titres. Sol Feace, l'adaptation d'un shooter sorti sur X68000 et Earnest Evans, premier titre d'une trilogie de jeu d'action.
Ils doivent marquer les esprits, et Earnest Evans va bien réussir son coup mais pas dans le bon sens du terme.

Parce que Earnest Evans c'est cette chose!

Ce pauvre Earnest ressemble a une marionnette désarticulée, brandissant a tout va son fouet et avançant tant bien que mal. Et la maniabilité est à l'image de son héros, brouillonne, gauche et agaçante. Octodad version Indiana Jones, Earnest Evans est très étrange manette en main. A la fois très lourd dans certain mouvements mais capable de saut gigantesque et de dégainer à tout va son fouet tel un shooter, le gameplay est bancal et plombé par l'animation de son personnage principal.

Mine de rien, Earnest Evans va se révéler un parfait ambassadeur de ce que sont les jeux Mega-CD. Il est gratifié de sympathique scène cinématique crée par le célébrissime studio MadHouse, et de musique au format Redbook crée par le non moins célèbre Motoi Sakuraba. Des possibilités vidéos et musicales boostés pour un jeu somme toute sans amélioration par rapport à une Megadrive. La sortie US sera d'ailleurs exclusivement en cartouche et tronqué de la musique et des cinématiques. Reste un jeu moyen.

Moyen, oui, pas catastrophique. Chez Wolf Team on est pas des manches, le jeu d'action plateforme on connait bien. Ils sont quand même à l'origine de la série des Valis. Et malgré ces problèmes, Earnest Evans reste un jeu d'action rythmé et sympatoche, les niveaux sont courts mais il y a toujours un petit quelque chose de sympa et original à faire. Une aventure rondement mené, qui peut d'ailleurs se finir très rapidement.

Pour terminer, une vidéo de speed run par Mike Uyama réalisé lors de l'AGDQ 2018. C'est un run avec pas mal de commentaires marrants. Il termine le jeu en 9:48 (record à priori à 8:33), il a une maitrise franchement impressionnante quand on connait le bordel de maniabilité que peut être ce jeu, et pour ne rien gâcher c'est bourré de glitch hilarant.

  
Earnest Evans est très loin d’être parmi les meilleurs jeux de Wolf Team, qui au demeurant est un studio avec une logithèque hyper fourni et de très belles réussites (j'y reviendrai dans le futur). Ils se sont joyeusement vautrè sur ce coup là, à l'image des roulades de l'espace de ce bon vieux Earnest. Mais la version Mega-CD à quand même son petit charme et des musiques vraiment cool. Je trouve qu'on peut passer un bon moment dessus et qu'il mérite qu'on lui laisse une petite chance.