Akumajou Dracula X: Chi no Rondo [PC-Engine CD-ROM] Le tournant de la saga
Akumajou Dracula X: Chi no Rondo 悪魔城ドラキュラX 血の輪廻 |
Longtemps cet opus magistral de la série fleuve des Castlevania a été confiné au Japon, il ne connaîtra une sortie officielle hors de ses terres natales qu'en 2007 avec une version Virtual Console. Entre sa sortie en 1993 et sa mise à disposition au plus grand nombre 2008, il a gagné un succès d'estime des connaisseurs, une aura légendaire au même titre que Symphony of the Night.
Rondo of Blood (RoB) est intéressant à plus d'un titre, mais j'ai le sentiment que sa saveur particulière provient de son positionnement dans la série. Il est à la fois le digne héritier des premiers opus, jeux d'action difficile et intransigeant, mais aussi le précurseur des "metroidvania" en ouvrant le terrain de jeux.
Manette en main, la filiation directe avec ces prédécesseurs est immédiate, un gameplay lourd et précis qui ne laisse que peu de place à l'improvisation. Chaque mouvement, chaque attaque doit être millimétré et réfléchi. Un saut mal jugé ne peut pas être rattrapé et c'est une sanction immédiate qui tombe. Mais la maniabilité est parfaite, et l'entrainement et la concentration permettent de venir à bout des situations les plus ardues, malgré une difficulté élevée.
La quasi totalité des possibilités d'actions n'a quasiment pas évolué depuis le premier Castlevania: même armes secondaires, même façon de monter les escaliers avec la flèche haut. A part quelques détails la maniabilité est très proches des opus Famicom. RoB apparaît ainsi très conservateur voir anachronique, quasiment figé 7 ans en arrière.
Graphiquement aussi, et ce malgré une très belle qualité technique, tout rappelle les épisodes précédents. On se croirait devant une version "remastérisé" des épisodes Famicom. Même posture du héros, même mouvement, même ennemis, même lieux. La musique aussi, sublimé par l'utilisation du CD, reprend les plus fameux thèmes de la série.
Et pourtant, la révolution est en marche.
Ne dit on pas que le diable se cache dans les détails, et les petites améliorations apportés à la formule vont transfiguré l’expérience de jeu et ouvrir la voie au fameux SOTN. Plutôt que d'offrir une aventure linéaire, RoB va permettre d'ouvrir des voies annexes qui permettent d'arpenter des niveaux entiers différents. Ce n'est pas une totale nouveauté dans la saga, le deuxième opus avait une forte composante aventure qui était d'ailleurs plutôt mal foutu et rendait le jeu très difficile d’accès. L'adaptation MSX était plus proche avec des tableaux moins linéaires.
Mais RoB va totalement mettre l'emphase sur l'exploration et la découverte de chemin parallèle, donnant une profondeur inédite à la série et pour ceux jouant sans solution une replay value phénoménale (mais aussi la possibilité de passer à coté de beaucoup de chose).
Autre lien avec SOTN, le personnage de Maria que l'on débloque pendant l'aventure. On a enfin accés à un personnage très mobile. Le feeling est beaucoup plus proche du Alucard virevoltant de SOTN que du tank Belmont, c'est quasiment un nouveau jeu que de refaire RoB avec Maria.
Ainsi RoB est un épisode essentiel des Castlevania, un tournant dans la série qui va amener à SOTN, qui en est la suite directe et vers ce que je considère comme les meilleures épisodes.
RoB vaut toutefois aussi pour ses qualités propres, la prestation graphique est sublime, avec des (trop rares) séquences animés superbes dont la fameuse introduction. Le CD-ROM de la PC-Engine se montre sous son meilleure jour, l'animation est parfaite, et les sprites sont des chef d’œuvres de pixels. Je l'ai déjà abordé mais la musique est sublime, le travail des musiciens est formidable et la ande son accompagne parfaitement l'aventure. Rendons hommage au travail titanesque de Akira Souji, Keizo Nakamura, Tomoko Sano et Mikio Saito les compositeurs.
Au-delà de son importance historique, RoB est jeu excellent qu'il faut absolument pratiqué, attention toutefois à sa difficulté, le jeu demande pas mal d'abnégation pour se laisser dompter.
Comment y jouer aujourd'hui
Le jeu original affiche des tarifs prohibitifs de nos jours victime de sa réputation, y jouer sur son support d'origine n'est vraiment pas à la portée de beaucoup de monde. Il faut compter un bon 150€ facile pour mettre la main sur un exemplaire.
La version Virtual Console reste la solution la plus simple, et accessible pour un petit prix.
Le jeu est aussi parfaitement émulé.
Un point sur les "remakes"
Castlevania X est l'adaptation super nes sortit en occident. C'est une version graphiquement supérieur mais très linéaire, Konami a simplement enlevé toute la partie exploration et l'on se retrouve avec une version simpliste. Le choc est rude après RoB. Je ne le conseil qu'aux curieux qui voudrait voir à quoi aurait pu ressembler une version standard de RoB.
The Dracula X Chronicle est un remake en 2.5D de RoB sortit en 2007 sur PSP. C'est une adaptation fidèle avec une difficulté un peu revu à la baisse et sans le charme des graphismes pixels de l'original. C'est toutefois un bon jeu qui rend hommage de la plus belle des manières à l'original en permettant de débloquer RoB et SOTN pour pouvoir y jouer sur sa PSP. On regrettera simplement les écrans tronqués de l'émulation.
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