Quelques heures avec Lunar Eternal Blue [Sega Mega-CD]
Le RPG japonais a connu dans les années 90 un tournant majeur dans son histoire, délaissant le grind massif propre aux jeux micro qui ont enfanter les premiers Dragon Quest et Final Fantasy, pour donner plus de place à l'histoire et aux personnages et entraîner le joueur dans une aventure fantastique.
Le chef d'oeuvre qui va faire pencher définitivement la balance sera Final Fantasy VI, sortie en 1994 sur Super Famicom. Si le gameplay reste relativement classique, la mise en scène, le scénario, les personnages, tous absolument magistraux vont marquer les esprits et définitivement lancer un deuxième age d'or du J-RPG sur la vieillissante Super Famicom avant de se lancer sur Playstation.
Mais avant le raz de marée FF VI, plusieurs RPG ont amenés leurs pierres à l'édifice, et les Lunar font partie de ceux là.
Autant le dire de suite, je ne suis pas familier de la série, et j'ai entamé une partie sur Lunar Eternal Blue un peu au hasard, me souvenant des critiques élogieuses de la presse de l'époque. Avec un peu d'appréhension, car les J-RPG de l'époque sont parfois très lourds avec des combats aléatoires trop nombreux, et en 2016 (et quoi qu'en pense les tenants du "c'était mieux avant") c'est difficilement supportable.
Après quelques heures de jeu, je dois avouer être très favorablement surpris par ce Lunar. Il est rythmé, très agréable à jouer et je comprends les critiques élogieuses de l'époque.
Le premier point qui interpelle, c'est l'utilisation du support CD qui permet d'avoir de sublimes petites cinématiques et un habillage sonore de grande qualité. Le choix de ne pas utiliser des séquences en FMV mais plutôt des séquences en "pixels" est très habiles, cela permet d'avoir des images grandes et colorés, et même si l'animation est limitée, ces saynètes sont vraiment magnifiques et ponctue régulièrement l'aventure en illustrant les moments forts du scénario. J'adore ce style typique des jeux japonais des années 90 que l'on retrouve beaucoup sur Pc-Engine.
Le CD permet bien sur d'avoir de belles musiques symphoniques (par Noriyuki Iwadare) mais Lunar fait aussi usage de façon intensive de voix digitalisé de très bonnes factures. Profitons en pour louer le bon travail de Working Designs sur l'adaptation, la traduction est vraiment bonne (même si les traits d'humour modernes sont moyennement ma tasse de thé), et le doublage anglais est de bonne qualité malgré l'utilisation de non professionnel contrairement à la version japonais qui affiche un casting 5 étoiles.
Ces éléments qui vont devenir la norme sur la génération 32 bits sont encore marginaux pour l'époque et donne un véritable charme tout en donnant un intérêt à l'utilisation du CD.
Car si graphiquement le jeu est très correct, il ne se démarque pas vraiment de la concurrence, on ne peut pas dire que le Mega CD soit très efficace de ce point de vue.
La patte graphique reste très agréable, et le travail artistique est de qualité quoique très classique.
Point très important pour jouer aujourd'hui, les combats aléatoires restent suffisamment mesurés et espacés pour ne pas être découragé par leurs nombres. Ils sont par ailleurs plutôt bien fichu et dynamique avec une place importante accordé au positionnement que ce soit pour les attaques ou encore les magies.
Au delà de ces points techniques, le jeu étonne par son rythme appuyé et sans temps morts. Il est plutôt de coutume dans les J-RPG d'avoir une démarrage lent voir interminable avant une montée en puissance graduelle pour des fins en apothéose après 80h de jeu.
Lunar lance l'aventure dès le début et ne faiblit jamais, relançant constamment l’intérêt avec des rebondissements dans l'histoire et des changements de lieu. On ne se lasse donc jamais et les heures défile sans ennui.
En tout cas, ce Lunar est une très sympathique découverte, un RPG moderne et rythmé, en avance sur la grande majorité de ses contemporains.
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